Publication trimestrielle du Laboratoire
d'analyse et d'architecture des systèmes du CNRS
Membre du LAAS depuis 1968, je m'en suis un peu éloigné au cours de ces dernières années, pour assurer des responsabilités au sein de l'INSA et plus récemment du Pôle de recherche et d'enseignement supérieur, le PRES « Université de Toulouse ». C'est donc en observateur un peu externe mais connaissant bien l'intérieur que je voudrais parler du LAAS, et plus particulièrement du rôle qu'il pourrait et devrait jouer dans les années à venir au sein de l'université de Toulouse.
Remarquablement initialisé par son fondateur Jean Lagasse, le LAAS n'a cessé de se développer au cours de ces 40 années pour devenir un des plus importants laboratoires du CNRS dans le domaine des sciences et technologies de l'information et de la communication, dites STIC, et un acteur incontournable, ressenti parfois même comme un peu envahissant, de la recherche en Midi-Pyrénées. Sans vouloir minimiser la qualité de ses chercheurs, ce succès est dû je pense, en partie, à des invariants dans la politique du laboratoire parmi lesquels : le maintien d'une très forte cohésion entre les membres du laboratoire favorisée par une unité de lieu et des conditions de travail favorables, une interaction volontariste avec
l'environnement socioéconomique, un souci constant d'ouverture vers des thématiques émergentes, un spectre disciplinaire large favorisant l'interdisciplinarité et l'entretien de liens forts avec les établissements d'enseignement supérieur environnants.
"Cohésion, ouverture, spectre disciplinaire large, liens forts avec l'enseignement supérieur, des invariants de la politique du LAAS qui doivent évoluer au sein d’un collectif plus large"
Cette réussite du laboratoire, dont les retombées pour le site sont incontestables, atteint cependant ses limites, à un moment où la compétition universitaire internationale nécessite de regrouper toutes les forces présentes sur un pôle universitaire afin d'en accroître la visibilité et donc l'attractivité. Des classements récents montrent que la richesse et la qualité des recherches en STIC au sein de l'université de Toulouse n'apparaissent pas à leur vrai niveau, en raison d'une structuration et d'un rassemblement des forces qui reste insuffisant. La création de la fédération FERIA a constitué un pas important, des coopérations inter-laboratoires se sont développées, mais il convient sans doute d'aller beaucoup plus loin et plus vite dans cette direction. Le LAAS a un rôle majeur à jouer, avec d'autres, au sein d'un collectif qui n'est plus le laboratoire, mais l'ensemble des forces de recherche du site dans le domaine. Ce collectif reste à structurer et à organiser. Je ne doute pas de la capacité du LAAS à relever ce nouveau défi, en participant activement à la constitution d'une grande entité de recherche dans le domaine des STIC au sein de l'université de Toulouse.
Jacques Erschler
Professeur à l'Insa de Toulouse, président du PRES Université de Toulouse
Le Pôle de recherche et d'enseignement supérieur « Université de Toulouse », fondé par six établissements d'enseignement supérieur toulousains, est un « Etablissement public de coopération scientifique ».
Les établissements fondateurs du PRES :
• Université Toulouse I Sciences Sociales
• Université Toulouse II Le Mirail
• Université Toulouse III Paul Sabatier
• Institut national polytechnique de Toulouse - INPT
• Institut national des sciences appliquées de Toulouse - INSA
• Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace - ISAE,
issu du rapprochement de SUPAERO-ENSICA