Lettre du LAAS

Publication trimestrielle du Laboratoire
d'analyse et d'architecture des systèmes du CNRS

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Stelios Siskos, diplômé en physique de l’université grecque, rêvait de poursuivre ses études à l’étranger. C’est son contact en Grèce avec un enseignant chercheur du LAAS, Jean-Louis Abatut, qui a été déterminant et l’a conduit à préparer sa thèse au LAAS. De cette époque, il se souvient du goût pour la discussion, de l’émulation que constitue le travail « avec des amis ». Aujourd’hui directeur de la division Electronique et ordinateurs à l’université Aristote de Thessalonique, il continue de travailler en collaboration avec le LAAS, collaboration que, parmi d’autres, il qualifie avec chaleur mais non sans arguments de « la plus fructueuse ».

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Mon premier contact avec le LAAS date du début des années 1980 où, diplômé en physique de l’université de Salonique, je rêvais de partir faire des études à l’étranger et particulièrement en France. Tout s’est déclenché lors de la venue en Grèce du professeur Jean-Louis Abatut pour une conférence sur l’énergie solaire. Son adresse : LAAS, Toulouse. Accepté au DEA, je me suis installé à Toulouse au mois de septembre. Un an après, une bourse du gouvernement français obtenue avec l’appui de J-L. Abatut m’a permis de rester pour préparer une thèse. Mon séjour au LAAS s’est effectué quand le laboratoire vivait son « adolescence ». Entré en 1980, je trouvai un labo « de luxe »,
international (nous avons compté plus de 50 chercheurs de nationalités différentes), qui était déjà un leader de la recherche dans ses domaines. Mais c’est l’atmosphère amicale qui m’a frappé. C’était l’époque où les gens avaient le temps de discuter, hors des réunions officielles, de recherche, de politique et de la société en général. Des contacts étroits que je garde, il apparaît qu’avec le temps, le mode de vie et les méthodes de travail ont progressivement changé. Tous sont devenus plus « professionnels ». Comme partout, plus de temps à « gaspiller » car il y a toujours
le cauchemar de la date limite et de la productivité. Au LAAS j’ai connu l’esprit du travail en équipe. J’ai eu la chance de faire ma thèse dans l’équipe EJM, Epitaxie par jets moléculaires, avec Antonio Muñoz-Yague comme chef d’équipe.
Un environnement idéal où nous étions en même temps collaborateurs et amis. EJM ! « l’équipe des femmes », comme M. Catala avait l’habitude de plaisanter. Dans cette équipe en effet, la population féminine était dominante, ce qui était rare pour l’époque. Dès mon retour en Grèce, ma collaboration avec le LAAS a été continue sur divers sujets. Lors de mes premiers pas à l’université de Salonique, l’aide de Marise Bafleur et de Juan Buxo fut déterminante pour le lancement d’un nouveau sujet de recherche pour lequel mon laboratoire d’accueil n’avait pas d’expérience.

Plus de 30 publications et
conférences internationales communes

Aujourd’hui, je travaille avec Gérard Sarrabayrouse sur la dosimétrie des rayonnements et la conception de circuits bas bruit pour les détecteurs de rayonnement X. Je suis enseignant chercheur à l’université de Salonique depuis 1989 et j’avoue que, parmi les collaborations de recherche que j’ai eues avec des laboratoires étrangers, la plus fructueuse est celle avec le LAAS, qui peut être illustrée par plus de 30 publications et conférences internationales communes. En particulier, cette collaboration nous a permis depuis quelques années de bénéficier des moyens technologiques et de caractérisation de la centrale de technologie du LAAS. De plus, c’est grâce à la rencontre au LAAS de Manuel Puig Vidal, doctorant espagnol dans l’équipe de Marise Bafleur, qu’a pu se développer une collaboration tripartite suivie Toulouse- Salonique-Barcelone. Enfin
c’est formidable de travailler avec des amis. J’ai l’impression de n’avoir pas quitté le LAAS et je me souviens d’un collègue qui n’avait pas remarqué que j’étais parti depuis 15 ans !

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Ces dernières années, le LAAS s’est beaucoup agrandi et a renforcé sa place européenne, c’est le résultat du travail de son personnel. Je lui souhaite du fond du coeur de continuer avec le même succès jusqu'à son 50e anniversaire et je voudrais adresser par ces lignes une salutation chaleureuse au personnel du LAAS et à mes collègues et amis.

Stelios Siskos
Professeur associé à l'Université Aristote de Thessalonique