Publication trimestrielle du Laboratoire
d'analyse et d'architecture des systèmes du CNRS
Sujet de thèse : Vers l'autonomie énergétique des réseaux de capteurs embarqués : conception et intégration d'un générateur piézoélectrique et d'un micro dispositif de stockage capacitif en technologie silicium
Financement BDI du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche
J'ai fait mes études secondaires à Cahors puis, après une année de classe préparatoire au lycée Bellevue de Toulouse, j’ai opté pour la voie universitaire à l’Université Paul Sabatier en Physique-chimie. Dans le cadre du Master 1, j’ai fait un premier stage volontaire d’un mois au CEMES qui m’a donné envie de goûter la recherche. J’y ai fait un second stage de 6 mois qui m’a confirmé dans ma première impression, avec la sensation que je n’avais pas encore vraiment vu ce que c’était. Au moment du choix de mon sujet de thèse, je souhaitais changer de thématique et explorer le monde de la recherche tout en gardant un oeil sur l’applicatif. Je connaissais le LAAS car j’avais eu parmi mes professeurs beaucoup d’enseignants chercheurs de ce laboratoire. Il y avait un sujet de thèse dont Airbus était demandeur, dans le cadre du projet Autosens sur la récupération de l’énergie produite par les vibrations, pour l’alimentation des réseaux de capteurs embarqués sur les avions. Tout en étant un peu applicatif, le problème soulevé relève de la recherche avec, comme intérêt pour moi, une thématique physique pour la récupération de l’énergie et une autre chimie pour son stockage. Ma thèse était bien encadrée, avec une directrice pour chacune de ces thématiques. Il y avait beaucoup de réunions d’étudiants, conviviales mais qui permettaient surtout d’être en contact et de savoir ce que faisaient les autres.
J’ai fait beaucoup de salle blanche. La centrale de technologie du LAAS dispose d’un matériel de pointe qui offre les moyens de travailler. On peut y faire beaucoup d’essais, tous les équipements sont opérationnels et il y a peu d’attente pour y accéder. Il y a de plus une bonne ambiance et les usagers de la salle blanche créent rapidement une communauté, ce qui permet de savoir sur quoi chacun travaille, de poser des questions et d’avancer dans son propre travail.
Le LAAS est un gros laboratoire, avec des équipements et des moyens. Ce que j’y ai apprécié, c’est le nombre et la qualité des échanges. Ce n’est pas un vase clos, il y a des conférences thématiques organisées régulièrement et des interactions nombreuses avec d’autres laboratoires et des industriels. Mon avenir n’est pas tout à fait lié au sujet de ma thèse. J’avais vu à la télévision un document sur la VMC double flux pour l’habitat isolé qui permet un échange d’air sans perdre de chaleur. L’idée a été d’adapter ce principe de récupération à l’eau de douche, en utilisant la chaleur de l’eau déjà écoulée pour réchauffer l’eau froide qui se présente dans le mitigeur. L’agrément au LAAS, c’est que j’ai pu raconter cette idée presque farfelue lors de déjeuners à la cafétéria, et que la discussion a permis de mettre en forme le projet. Aujourd’hui, nous avons déposé un brevet et créé une société. Nous, ce sont des amis, dont deux avec qui j’ai partagé les années de collège. L’un est docteur du CEMES, l’autre ingénieur ISAE, la troisième est une ingénieure de l’ENSMM à Besançon que j’ai rencontrée lors de son stage au LAAS.