Yves Crouzet, Chargé de Recherche au LAAS-CNRS décédé le Lundi 12 mars, 2018

L’équipe TSF « Tolérance aux Fautes et Sûreté de Fonctionnement Informatique » du LAAS-CNRS vient de perdre un de ses chercheurs éminents.  Yves Crouzet a été une figure du laboratoire depuis le tout début des années 1980 et un chercheur reconnu par ses pairs en France et au niveau international, notamment dans le domaine des architectures tolérantes aux fautes et de leur validation. 

Ingénieur diplômé de l’ENSEEIHT, Toulouse, en 1975, il est ensuite entré au LAAS pour préparer une thèse de docteur Ingénieur sur la conception de circuits à large échelle d'intégration totalement auto-testables, qu’il a soutenue le 15 novembre 1978. Sa carrière au CNRS en tant qu’attaché de recherche et membre permanent de l’équipe TSF a démarré en 1979. Il a développé depuis une longue carrière de recherche, riche et fructueuse. 

Il s’est d’abord intéressé à la tolérance aux fautes matérielles et ses travaux ont donné naissance notamment au microcalculateur à haute disponibilité, appelé GORDINI — le premier microcalculateur opérationnel au LAAS, et au Processeur Autotestable de Detection qui a été développé dans le cadre d’une collaboration avec l’entreprise EFCIS (Société pour l’Etude et la Fabrication de Circuits Intégrés Spéciaux), un des maillons dont est issue STMicroelectronics. À partir des années 1980, Yves Crouzet s’est intéressé à la validation d’architectures tolérantes aux fautes par injection de fautes, notamment des fautes physiques. Ses travaux font référence dans le domaine et se sont concrétisés par le développement de l’outil Messaline qui a permis l’analyse de l’efficacité de la tolérance aux fautes de plusieurs systèmes critiques. Il a ensuite élargi le spectre de ses travaux en s’intéressant à l’injection de fautes dans le logiciel et aussi au benchmarking de la sûreté de fonctionnement de systèmes d’exploitation. Ces dernières années, ses recherches ont porté sur la proposition de nouveaux algorithmes pour garantir l’intégrité des communications par des techniques de codage de l’information diversifiées, ainsi que de nouvelles architectures de contrôle-commande pour l’avionique.

 Au delà de ses contributions scientifiques, Yves s’es investi énormément au sein de l’équipe TSF et du LAAS. Il était unanimement apprécié, doté d'une personnalité attachante, passionné par son travail et particulièrement investi dans la réussite des doctorants et des chercheurs qu'il a suivis tout au long de sa carrière. Il était également  très attaché et impliqué dans le maintien des liens avec les anciens membres de l’équipe TSF. 

Hommage prononcé lors de ses obsèques (1952-2018)