Publication trimestrielle du Laboratoire
d'analyse et d'architecture des systèmes du CNRS
© CNRS Photothèque / Emmanuel PERRIN
Le LAAS-CNRS a été lourdement frappé ces deux dernières années par la disparition de trois figures qui l’ont animé et façonné. Après le décès de Jean-Claude Laprie survenu en octobre 2010, deux autres directeurs du laboratoire nous ont quittés en mai 2011 : Jean-Louis Sanchez et Henri Martinot.
Jean-Louis Sanchez est décédé brutalement le 15 mai 2011, alors qu’il venait de prendre la direction du laboratoire en janvier de la même année. Ce numéro de la Lettre du LAAS lui est tout spécialement dédié. De nombreux témoins — disciples, collègues, partenaires et parmi eux beaucoup d’amis — rendent hommage à son action au laboratoire et au sein de la communauté scientifique. Leurs propos révèlent également ses grandes qualités humaines, faites de générosité, de bienveillance et d’engagement. Les lignes de force qui se dessinent tout au long des pages de cette Lettre, faite de déclarations souvent très personnelles, mettent en lumière les différentes facettes et traits de caractère du personnage exemplaire que nous avons eu la chance et le plaisir de côtoyer et d’accompagner, au cours de ces dernières années.
Chercheur hors pair, acteur opiniâtre et partenaire incontournable dans le domaine de l’intégration de puissance, il a acquis une reconnaissance majeure dans le monde académique et a construit un engagement durable auprès du milieu industriel, dans le souci d’assurer une réelle concrétisation aux résultats de recherche. Formateur, inspirateur et encadrant scrupuleux, il a su détecter les talents, les aborder avec générosité et persuasion, et les accompagner avec conviction et sollicitude dans leurs parcours de jeunes chercheurs. Rassembleur, attaché au développement d’une recherche de qualité, fruit d’une démarche collective, il a su entreprendre avec ardeur et mobiliser les compétences autour de lui, afin de faire partager sa vision et son élan.
Ces différents aspects permettent de mieux appréhender le rôle de guide et de fédérateur qu’il avait réussi à développer depuis sa prise de fonction à la direction du LAAS et ce, dans une démarche conviviale. L’impulsion qu’il avait amenée dans le projet de direction s’était déjà traduite par des résultats marquants et la réalisation de premières transformations. Côté résultats, on peut citer le renouvellement de la labélisation Carnot du laboratoire. L’Institut Carnot LAAS CNRS a en effet été reconduit pour une nouvelle période de cinq ans. Côté transformations,on peut mentionner l’adhésion du laboratoire à la désignation de chargés de mission pour assurer la coordination des deux axes stratégiques transverses, Adream (Architectures dynamiques reconfigurables pour systèmes embarqués autonomes mobiles) et Alive (Analyse des interactions avec le vivant et l’environnement), pour les relations avec les principaux établissements d’enseignement supérieur en convention avec le laboratoire et pour l’animation de la commission « enseignement-recherche »
La réflexion initiée par Jean-Louis, en concertation avec d’autres laboratoires du site, avait aussi permis de préciser le rôle du LAAS en tant que force de proposition, en particulier au niveau des projets de LabEx. Cela s’est concrétisé par le fait que fort de ses deux axes transverses, le laboratoire s’est mobilisé pour assurer le montage et la coordination de deux projets de LabEx :
Dans la dynamique de ces avancées et en phase avec les orientations prises, une nouvelle équipe de direction a été désignée par le laboratoire au début de l’été 2011 afin d’être rapidement en mesure de poursuivre la tâche. Le laboratoire a alors fait preuve de la résilience et de la solidarité nécessaires pour maintenir le cap et aborder les défis qui n’ont pas manqué de se profiler… C’est bien dans la volonté de poursuivre la mission engagée et de tenir la barre que s’inscrivent nos convictions et, nous le souhaitons, l’avenir du LAAS.
Gageons que les orientations prises, les nouveaux périmètres qui s’esquissent et les enseignements tirés des épreuves passées, nous permettent de transformer ensemble l’essai que constitue le projet que Jean-Louis nous a légué pour le laboratoire. Nul doute qu’il continue de nous accompagner bienveillamment, « au-dessus de la mêlée » maintenant, et que son exemple et son souvenir nous soufflent la voie à suivre.
Par Jean Arlat et Anne-Marie Gué
Directeur et directrice adjointe du LAAS-CNRS